Depuis 1945, les dispositifs nucléaires constituent le point culminant de la course aux armements. Par la suite, les arsenaux se sont progressivement développés dans le contexte de la guerre froide entre l’URSS et les États-Unis. Aujourd’hui, un rapport de l’ICAN montre clairement que la production de ces armes reste élevée et que le monde a dépensé 250 millions de dollars par jour d’ici 2023 pour les développer.
Depuis l’essai Trinity du célèbre Robert Oppenheimer, les armes atomiques et nucléaires (il existe des différences entre les deux) constituent un élément fondamental de la plupart des armées du monde. La puissance de ces armes de destruction massive permet de tenir en échec les pays rivaux, par exemple les États-Unis et la Chine, ou l’Inde et le Pakistan.
Bien qu’elles n’aient pas été utilisées depuis la Seconde Guerre mondiale, le simple fait de les posséder dissuade l’ennemi à ne pas penser à une attaque surprise. C’est pour cette raison que l’on a souvent dit que les armes nucléaires étaient dissuasives, car sans avoir à les utiliser, elles servent déjà à empêcher quiconque de se venger d’un État qui les possède. En 1959, le président français de l’époque, Charles de Gaulle, déclarait : nous sommes à l’ère atomique.
«Nous sommes à l’ère atomique et nous sommes un pays qui peut être détruit à tout moment, sauf si l’agresseur est dissuadé de son entreprise par la certitude qu’il subira lui aussi une terrible destruction».
Les propos de l’ancien militaire et homme politique gaulois résument très bien l’idée que nous avons exprimée dans le paragraphe précédent. Selon l’ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires), le monde dépensera au total 91 393 404 739 dollars pour les armes nucléaires en 2023. Cela représente environ 250 millions de dollars par jour, 173 884 dollars par minute et 2 898 dollars par seconde.
Les dépenses des années précédentes peuvent être consultées sur la plateforme et l’on constate que 2023 a dépassé de 10,7 milliards de dollars l’investissement de 2022. Dans ces comptes, les États-Unis représentent 80 % de cette augmentation.
En réalité, les données ne montrent rien de bon, au contraire. La chute de l’URSS semblait annoncer la fin de la course aux armements, mais loin d’être terminée, elle a repris de la vigueur. Les armes nucléaires prolifèrent à nouveau sur Terre, ce qui pourrait conduire à des situations terrifiantes si l’un des acteurs décidait de s’en servir.
Pour l’instant, les choses en sont là. Malheureusement, elle n’est pas prête de changer. Le conflit en Ukraine, plus que tout autre, a entraîné une augmentation des investissements dans les budgets de défense. Cela s’est traduit par la volonté des pays de disposer d’un armement plus important et de meilleure qualité. Le cas des chars dans cette guerre est paradigmatique. Les analystes de l’OTAN ont souligné plus d’une fois qu’une escalade pourrait conduire l’Occident et la Russie à utiliser leurs armes nucléaires. Nous espérons que ce ne sera pas le cas.