Gill Pratt, PDG de l’Institut de recherche Toyota, a donné une interview dans laquelle il a confirmé le changement de stratégie du géant japonais qui, après s’être concentré pendant des années sur les hybrides et les piles à combustible à hydrogène, va désormais également se concentrer sur les voitures électriques à batterie, un secteur dominé par des rivaux tels que Tesla et BYD.
«Il y a encore une dizaine d’années, l’utilisation de voitures électriques n’était pas viable, mais il semble que ce soit désormais le cas. C’est pourquoi nous avons changé de stratégie. Nous produirons des millions et des millions de voitures électriques. Mais nous n’en sommes pas encore sûrs. Nous pensons que dans dix ans, les choses changeront et que quelque chose de différent se produira. C’est pourquoi nous continuons d’étudier différentes possibilités».
Dans les années à venir, Toyota continuera donc à prôner la neutralité technologique plutôt que de mettre tous ses œufs dans le même panier. L’entreprise étudie notamment l’utilisation de l’hydrogène dans les moteurs à combustion interne, une technologie qu’elle teste depuis des années dans les voitures de course.
L’entreprise japonaise n’est pas favorable aux réglementations qui imposent une technologie particulière, car si les clients n’aiment pas ce type de véhicule, ils conserveront leurs vieilles voitures plus longtemps, ce qui est contre-productif dans la lutte contre le changement climatique. «Nous pensons donc que la bonne chose à faire est d’économiser le plus de dioxyde de carbone possible le plus rapidement possible, mais pas d’essayer de dire au client ce qu’il doit faire».
Les ventes de Toyota souffrent en Chine
M. Pratt estime que les voitures électriques à batterie doivent devenir plus attrayantes pour gagner en popularité, citant la nécessité de développer l’infrastructure de recharge non seulement sur les voies rapides telles que les autoroutes, mais aussi dans les villes. Une expérience de recharge simple et facile est vitale pour le succès des véhicules électriques.
Malgré la prudence de M. Pratt, la vérité est que la lenteur de Toyota à adopter les voitures électriques fait des ravages en Chine, le plus grand marché automobile du monde, où les BEV (Battery Electric Vehicles) et les PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicles) représentent déjà près de la moitié de toutes les ventes de voitures neuves.
En juin dernier, la production de Toyota a chuté de 21,7 % en Chine, ce qui est inquiétant si l’on considère que cette région représente environ 20 % de son volume mondial. Pour tenter de redresser la barre, l’entreprise s’est tournée vers BYD, qui fournit le moteur et la batterie de la berline électrique bZ3.
Source : InsideEVs