En 2019, un groupe de propriétaires norvégiens a engagé des poursuites contre Tesla en raison d’une diminution de l’autonomie consécutive à une mise à jour effectuée par le constructeur sans en informer ses clients. Cette mise à jour, que la société a présentée comme une mesure de protection de la batterie, a également eu un impact sur la puissance de charge. Après avoir été condamnés pour la première fois, la justice a également statué en faveur des clients concernant la seconde question.
Il y a cinq ans, les propriétaires de Model S et X avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, car leurs véhicules avaient reçu une mise à jour à distance qui limitait la capacité utile de la batterie, entraînant une réduction de l’autonomie de 19 à 48 km. Dans certains cas, cette diminution dépassait 10 %, et cela sans aucune notification de la part de l’entreprise. Des centaines de clients à travers le monde, mécontents, ont décidé de poursuivre l’entreprise en justice. Dans le cas des Norvégiens, ils ont réussi à obtenir des compensations pouvant atteindre 16 000 euros par personne.
Demande de réduction de la puissance de charge
La Cour d’appel de Borgarting, située en Norvège, a décidé que Tesla Norvège devait indemniser ses clients à hauteur de 50 000 couronnes (soit 4 296 euros) en raison d’une diminution de la puissance de charge consécutive à une mise à jour logicielle. Les éléments de preuve présentés lors du procès ont démontré que la puissance de charge avait chuté jusqu’à 30 %, entraînant ainsi des temps d’arrêt considérablement prolongés.
En tout, les quatre plaignants recevront cette indemnité de 50 000 couronnes, et Tesla sera également tenu de couvrir les frais juridiques, ce qui représente un montant total d’environ 41 000 euros.
Plaintes contre la malhonnêteté de Tesla
Esben Zimmer est un citoyen norvégien qui s’est imposé comme le porte-parole principal de ce procès. Il représente environ une centaine de propriétaires de Tesla en Norvège, insatisfaits des démarches entreprises et du traitement réservé par la marque. Il estime que l’indemnisation accordée par les juges est insuffisante, bien qu’elle revête un caractère symbolique en établissant que le constructeur ne peut pas agir à sa guise concernant ses véhicules sans obtenir leur accord préalable. Cette décision a également permis la mise en place d’une structure visant à traiter plus efficacement ce type de litige.
Les plaignants mettent en avant le manque de coopération de Tesla dans cette affaire, qualifiant son attitude de malhonnête, en niant systématiquement l’existence du problème et son lien avec la mise à jour récemment publiée.
L’association norvégienne des consommateurs a insisté sur le fait que les entreprises ne devraient pas avoir la possibilité d’aggraver un produit lors de sa mise à jour. Cela constitue un droit fondamental pour le consommateur. «Si cette situation perdure, les consommateurs doivent être indemnisés financièrement. Un commerçant ne peut pas modifier à sa guise les caractéristiques d’un produit déjà livré», a déclaré le gendarme des consommateurs.
Cette affaire soulève l’un des principaux enjeux auxquels Tesla est confronté, à savoir le service après-vente. L’absence d’une équipe de communication rend difficile pour les clients de contacter la marque afin de résoudre des problèmes imprévus. De plus, cela s’ajoute à un manque de transparence de la part du constructeur, qui possède un véritable atout dans sa communauté d’utilisateurs, qu’il convient de chérir plutôt que de négliger.