Le conflit entre Stellantis et les autorités italiennes continue de s’envenimer. Suite à la décision du groupe de geler temporairement son projet de construction d’une gigantesque usine de batteries dans le pays en raison du ralentissement de la demande de voitures électriques, le ministre de l’industrie a menacé de retirer les fonds publics destinés au projet pour les affecter à d’autres initiatives.
ACC (Automotive Cells Company), le fabricant de batteries soutenu par Mercedes-Benz, Saft (TotalEnergies) et Stellantis elle-même, a récemment annoncé son intention de réévaluer la construction de ses gigafactories en Allemagne et en Italie. Le consortium exploite déjà une telle usine à Douvrin (France).
Le projet de construction de trois gigafactories en Allemagne, en France et en Italie, qui impliquerait un investissement total de 7 milliards d’euros, ne sera pas réalisé à court terme. Dans le cas particulier de Kaiserslautern (Allemagne), ACC envisage la possibilité de produire des cellules LFP (lithium-ferrophosphate), étant donné que les ventes de voitures électriques devraient augmenter principalement dans les segments de volume au cours des prochaines années. Toutefois, l’ouverture de l’usine, initialement prévue pour 2025, sera reportée de quelques années.
Dans le cas de la gigafactory de Termoli (Italie), les investissements prévus s’élèvent à 2 milliards d’euros, dont un total de 370 millions d’euros de fonds publics de l’Union européenne. «Stellantis doit nous donner une réponse et elle doit le faire rapidement», a déclaré le ministre Adolfo Urso à la fin de la semaine dernière. «Si Stellantis ne nous donne pas une réponse positive dans les heures qui suivent, nous transférerons les fonds ailleurs. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ces fonds parce que Stellantis ne respecte pas ses engagements», a-t-il ajouté
Les relations entre le gouvernement italien et Stellantis ne sont pas au beau fixe
Stellantis a répondu à cet ultimatum par un communiqué de presse indiquant qu’elle travaille sur un plan visant à introduire une nouvelle technologie cellulaire afin de s’adapter à l’évolution du marché, ce qui nous amène à penser qu’elle adoptera également la chimie LFP.
Pour compenser le retard dans la transformation de l’usine de Termoli, le groupe augmentera la production de composants de moteurs hybrides. Le nouveau programme industriel sera annoncé d’ici la fin de l’année ou au début de l’année prochaine.
Ces derniers mois, les relations entre le gouvernement italien et Stellantis se sont rapidement dégradées. S’appuyant sur la loi “Made in Italy“, qui vise à empêcher les produits étrangers de passer pour des produits italiens, l’exécutif de Meloni a récemment empêché l’entreprise d’utiliser le drapeau national sur les FIAT Topolino et 600 parce qu’elles étaient fabriquées au Maroc et en Pologne, la même raison pour laquelle Alfa Romeo a été contrainte de renommer le SUV Milano Junior. Carlos Tavares, PDG de l’entreprise, a menacé de fermer des usines si l’Italie décidait d’accueillir des usines chinoises sur son territoire.
Source : Yahoo Finance