L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a compris qu’elle ne serait pas en mesure de respecter les normes d’émission d’ici 2025 et s’est lancée dans une croisade pour tenter de supprimer ces exigences afin de pouvoir continuer à vendre des voitures à moteur à combustion.
L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), qui représente les 15 principaux constructeurs automobiles européens, a demandé à la Commission européenne de réviser les limites d’émissions pour 2025 face à la baisse des ventes de voitures électriques et à la menace d’amendes importantes en cas de dépassement des nouvelles exigences.
L’ACEA, qui regroupe des constructeurs tels que BMW, Renault, Nissan, Honda, Ford, Mercedes, Toyota et Volkswagen, a demandé dans une lettre à la Commission européenne de modifier les réglementations relatives aux émissions de CO2 pour 2025.
Selon le lobby, «en raison de la baisse de la demande de voitures électriques, il est urgent d’agir». Une pétition signée par tous ses membres, dont, rappelons-le, Stellantis, qui a laissé le groupe en désaccord avec de telles demandes.
Le groupe a souligné que l’association continue de soutenir les objectifs de décarbonisation de l’UE pour 2050 et l’accord de Paris sur le climat. Cependant, ils ne le font pas sur des exigences telles que l’interdiction des ventes de nouvelles voitures à moteur à combustion à partir de 2023.
Selon les constructeurs : «Il manque des conditions préalables essentielles pour produire davantage de véhicules électriques et obtenir l’acceptation nécessaire de la part des consommateurs. Il manque également des stations de recharge et de ravitaillement en hydrogène, un environnement de production compétitif, une énergie verte abordable, des incitations fiscales et d’achat, ainsi qu’un approvisionnement sûr en matières premières, en hydrogène et en batteries».
Mais si le moyen et le long terme effraient les constructeurs, le principal problème se profile déjà à court terme avec l’entrée en vigueur de nouvelles normes d’émissions polluantes en 2025. Selon l’ACEA, “cela soulève la perspective effrayante de milliards d’euros d’amendes qui pourraient être consacrés au passage aux véhicules électriques“.
Et ils laissent planer une menace voilée : «Des amendes élevées pourraient en fin de compte entraîner des réductions de production inutiles, des pertes d’emplois et un affaiblissement de la chaîne d’approvisionnement et de valeur européenne».
Opinion
Derrière tout cela, il y a l’épuisement et l’échec de la stratégie des constructeurs européens consistant à vendre des voitures électriques à des prix artificiellement gonflés depuis trop longtemps.
En août, les ventes de voitures électriques en Europe ont chuté de pas moins de 43,9 %, laissant leur part de marché à 14,4 %, contre 21 % un an plus tôt. Il s’agit du quatrième mois consécutif de baisse cette année, ce qui contraste fortement avec les augmentations mensuelles presque constantes de l’année dernière.
L’Allemagne a été l’un des principaux acteurs de cette baisse, avec 68,8 % de ventes en moins par rapport à l’année précédente. Mais la France commence également à ressentir le froid avec une baisse de 33,1 %.
En résumé, entre janvier et août, l’Europe a immatriculé un total de 902 000 voitures électriques, soit 10 % de moins qu’au cours de la même période l’année dernière, des chiffres que l’on peut comparer aux 583 000 unités 100 % électriques immatriculées en Chine au cours du seul mois d’août.
Une comparaison qui nous montre le taux de croissance des Chinois, qui augmentent leurs immatriculations de voitures purement électriques de 20 % par rapport à l’année précédente, et qui sont capables en un mois d’atteindre 50 % des ventes annuelles de l’Europe en huit mois, ce qui se traduit par une économie d’échelle inégalée qui balayera facilement l’ensemble de l’industrie européenne.
Source : ACEA