Mitsubishi a annoncé qu’elle rejoignait l’alliance Honda-Nissan pour le développement conjoint de voitures électriques. Cette décision était plus que prévisible, Nissan détenant 34 % du capital de Mitsubishi. On ne sait pas encore si cela affectera les investissements des deux constructeurs dans Ampere, la division du Groupe Renault spécialisée dans les voitures électriques et les logiciels.
L’objectif des trois entreprises japonaises est de commercialiser une nouvelle génération de véhicules électriques définis par logiciel. Le nouveau système d’exploitation sera commercialisé en 2027, et les trois partenaires devraient également acheter conjointement des moteurs électriques et des onduleurs afin de maximiser les économies d’échelle.
D’ici la fin de la décennie, les voitures électriques de Honda, Mitsubishi et Nissan auront des spécifications unifiées en matière de batteries. Grâce à cette collaboration, Nissan pourra s’approvisionner en cellules fabriquées par la coentreprise Honda-LG Energy Solution sur le marché américain à partir de 2028.
Un autre aspect clé sera la fourniture mutuelle de produits, c’est-à-dire la commercialisation de modèles rebaptisés, ce que Mitsubishi fait déjà en Europe avec la Colt et l’ASX, qui sont les frères jumeaux de la Clio et du Captur de Renault. Les trois acteurs sont déjà parvenus à un accord de base sur ce point, même si les détails de la scission ne seront dévoilés que plus tard.
L’alliance débouchera sur une nouvelle plateforme électrique définie par logiciel.
Honda et Nissan sont les deux plus grands constructeurs automobiles japonais, derrière Toyota. Leur union vise à renforcer leur position face à la montée en puissance de l’industrie chinoise. “Si les entreprises ne peuvent pas faire face aux circonstances, elles ne survivront pas“, a récemment déclaré le PDG de Honda, Toshihiro Mibe.”Nous devons agir maintenant, sinon nous ne pourrons pas rattraper notre retard”.
D’autres domaines seront explorés par l’alliance : la conduite autonome, la connectivité et l’intelligence artificielle, car selon la déclaration officielle, ces avancées “détermineront la valeur des véhicules à l’avenir et deviendront une source de compétitivité, c’est un domaine où l’innovation technologique est extrêmement rapide et où des synergies peuvent être facilement obtenues grâce à la fusion des ressources des deux entreprises“.
Makoto Uchida, PDG de Nissan, souligne la nécessité de s’associer à d’autres groupes pour faire face à la nouvelle réalité du marché. “Si nous voulons accroître notre compétitivité, nous devons augmenter le nombre d’amis à nos côtés. C’est la direction que prend l’industrie automobile“.