Depuis des décennies, les marques américaines, européennes et japonaises cèdent leur technologie à des groupes chinois afin de pouvoir fabriquer des voitures en Chine. Les autorités chinoises ne veulent pas que l’inverse se produise.
Pendant des années, tous les constructeurs étrangers souhaitant produire des véhicules sur le sol chinois (ce qui est pratiquement indispensable pour pouvoir être compétitif en Chine en raison des droits de douane élevés) ont dû créer une entreprise commune avec un groupe local afin de recevoir l’approbation des autorités.
Cette politique a donné naissance à des coentreprises telles que celles de Volkswagen avec FAW et SAIC, de BMW avec Brilliance ou de Peugeot-Citroën avec Dongfeng. Si beaucoup y ont vu un moyen de s’approprier le savoir-faire des marques américaines, européennes et japonaises, elles ont toutes franchi des étapes. Le marché chinois était trop riche pour qu’ils s’en affranchissent.
Mais, comme on dit, c’est du pain pour aujourd’hui et de la faim pour demain. Les fabricants chinois n’ont plus grand-chose à apprendre, c’est pourquoi le gouvernement a commencé à assouplir la règle exigeant la création de coentreprises locales. Ainsi, il y a quelques années, Tesla est devenu le premier groupe étranger à pouvoir exploiter une usine (Giga Shanghai) sans devoir s’associer à une entreprise locale.
La donne a changé : fini le temps où Citroën et Volkswagen commercialisaient sur le marché chinois des versions modernisées des vétérans ZX et Santana ; aujourd’hui, les voitures électriques et hybrides rechargeables représentent plus de 50 % des ventes de voitures neuves dans le pays, ce qui commence à peser sur les marques “traditionnelles”.
Le gouvernement chinois ne veut pas que ses constructeurs commettent les mêmes erreurs que ceux de l’Occident
L’industrie chinoise a une avance considérable sur l’industrie occidentale dans le développement des voitures électriques et n’a pas l’intention de la perdre à court terme.
C’est pourquoi, malgré l’introduction récente de tarifs protectionnistes sur le marché européen, le ministère chinois du commerce a demandé à ses constructeurs d’envisager d’exporter des kits semi-assemblés plutôt que de produire des voitures complètes sur le vieux continent, afin de préserver leurs développements technologiques.
La Chine ne veut pas que ses groupes répètent l’erreur commise par les Américains, les Européens et les Japonais qui, face à la perspective d’un nouveau marché lucratif, ont décidé de mettre leur technologie entre les mains de concurrents étrangers. C’est pourquoi le ministère chinois du commerce a suggéré que la production automobile reste largement nationale.
Source : InsideEVs