En octobre prochain, l’Union européenne décidera d’appliquer ou non de nouveaux droits de douane définitifs sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Bien que des taux provisoires soient actuellement appliqués, les nouveaux tarifs, qui pourraient atteindre 36,3 %, viendraient s’ajouter à la taxe à l’importation existante de 10 %, ce qui pourrait représenter un coup dur pour les fabricants chinois.
Face à cette situation, le gouvernement chinois n’est pas resté passif et envisage déjà d’éventuelles mesures de rétorsion. Le ministère chinois du commerce a récemment rencontré plusieurs associations industrielles afin d’évaluer une éventuelle augmentation des droits de douane sur les gros véhicules à essence en provenance d’Europe.
En outre, la Chine a lancé des enquêtes anti-subventions sur des produits européens tels que le fromage, le lait et le porc, dont la France pourrait être l’une des principales victimes. Si les mesures protectionnistes européennes deviennent permanentes, une guerre commerciale majeure entre les deux puissances risque d’éclater.
La Chine s’en prend directement aux voitures européennes haut de gamme et de luxe
Ces nouveaux droits de douane affecteraient considérablement l’industrie automobile allemande, qui a exprimé son opposition à ces mesures punitives à l’encontre des modèles chinois. En 2023, les exportations de véhicules allemands dotés de moteurs de 2,5 litres ou plus vers la Chine ont atteint une valeur d’environ 1,2 milliard de dollars, selon les données des douanes chinoises.
Des marques comme Audi, BMW, Mercedes-Benz et Porsche dépendent fortement du marché chinois, et cette situation pourrait encore affaiblir leur position dans la région. Actuellement, les marques allemandes rencontrent de sérieuses difficultés sur le marché asiatique, en particulier dans le segment des voitures électriques, où elles s’efforcent de rivaliser avec les marques locales.
Mercedes-Benz, par exemple, a dû réduire la production de ses modèles phares Classe S et EQS en raison d’une baisse de la demande. Porsche, quant à elle, a réuni ses concessionnaires chinois au début de l’année pour discuter d’une baisse de 15 % des ventes en 2023, une tendance qui s’est aggravée au premier trimestre 2024 avec une nouvelle réduction de 24 %.
En raison de ces difficultés, les concessionnaires ont demandé des compensations pour la baisse des ventes et la nécessité de réduire les prix. Audi est également confronté à des défis, puisqu’il a récemment annoncé qu’il développerait deux véhicules électriques en utilisant une plateforme du groupe SAIC, en raison des retards pris par le groupe Volkswagen dans le développement de sa nouvelle architecture SSP.