En juin dernier, l’UE a voté une augmentation des droits de douane sur les voitures électriques en provenance de Chine. Ceux-ci sont passés de 10 % à des chiffres allant de 17,4 % pour BYD, 19,9 % pour Geely et 37,6 % pour SAIC.
Ces augmentations visent à rééquilibrer la concurrence sur le marché européen, que l’UE considère comme faussé par les énormes subventions accordées par Pékin à ses constructeurs, qu’elle a chiffré à plus de 215 milliards d’euros depuis 2009.
En réponse, la Chine a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester ces mesures qu’elle juge injustes car elles ciblent délibérément ses fabricants, ce qui constitue, selon le gouvernement de Pékin, une violation des règles du commerce international.
Au-delà de l’accusation de protectionnisme, Pékin estime que les nouveaux droits de douane de l’UE sont contre-productifs. Prenant l’exemple de la chute des ventes de voitures électriques en Europe cette année, le gouvernement chinois affirme que “ces taxes sont une insulte aux efforts mondiaux de transition énergétique“.
De son côté, l’Europe se défend en affirmant qu’elle respecte les règles de l’OMC, arguant que ces hausses tarifaires, bien que restrictives, contrairement à celles des États-Unis qui taxent à 100 % toutes les marques chinoises, leur laissent une certaine ouverture de marché.
L’Union européenne s’est donné jusqu’à novembre 2024 pour confirmer ou non ces tarifs provisoires qui, s’ils sont définitivement approuvés, seront valables pendant cinq ans, ce qui s’accompagnera très probablement d’une réponse directe et indirecte de la part de la Chine.
Celle-ci pourrait prendre la forme de droits de douane plus élevés sur les voitures européennes, de l’introduction de nouvelles taxes sur les importations d’autres produits en provenance de l’UE ou de la mise en place d’installations de production dans des États ayant conclu un accord de libre-échange avec l’UE, comme BYD l’a fait avec la Turquie.