La semaine dernière, un nouvel épisode de la lutte engagée par Bruxelles contre les grandes entreprises technologiques, notamment Apple, a eu lieu. Cet affrontement se concentre une fois de plus sur le DMA (Digital Markets Act), qui est entré en vigueur en mars et a déjà eu un impact significatif sur les iPhones, imposant l’ouverture de boutiques alternatives à l’App Store ainsi que d’autres modifications introduites par la mise à jour iOS 17.4.
Dans un communiqué, la Commission européenne a indiqué avoir déjà émis un avertissement à Apple concernant le non-respect de certaines dispositions jugées cruciales du règlement. Les autorités évoquent la nécessité d’ouvrir leurs systèmes d’exploitation à des acteurs tiers, bien que cette exigence soit formulée de manière quelque peu vague.
L’Europe exige que l’iOS et l’iPadOS soient interopérables avec des tiers
En dépit des nombreuses modifications déjà mises en œuvre par Apple, la Commission européenne a réitéré à plusieurs reprises que ces ajustements demeuraient insuffisants. Cette déclaration a été faite suite à la publication d’iOS 17.4, où la Commission a exprimé son intention de mener une enquête approfondie en raison de l’insatisfaction persistante. Par la suite, des préoccupations similaires ont été soulevées concernant l’iPad, dont le système d’exploitation avait jusqu’alors bénéficié d’une exemption.
À la fin du mois d’août, d’autres exigences ont également été évoquées, notamment la possibilité de supprimer l’App Store ainsi que d’autres applications essentielles à iOS. De plus, une nouvelle exigence a été introduite, stipulant qu’Apple doit «offrir une interopérabilité libre et efficace aux développeurs et aux entreprises tierces».
Le département sous la direction de la commissaire Margrethe Vestager aborde la question des appareils connectés, ce qui pourrait être en rapport avec les limitations que iOS et iPadOS imposent aux accessoires de marques tierces. Par exemple, il est pertinent de considérer les difficultés rencontrées par une smartwatch d’une autre marque pour accéder aux notifications des dispositifs Apple, ainsi qu’aux commandes Siri.
L’interopérabilité des produits tiers avec les systèmes d’exploitation de l’iPhone et de l’iPad constitue le point central de la communication émise par la Commission européenne. Cependant, celle-ci ne précise pas les exigences exactes que doit respecter Apple. En réalité, la procédure demeure encore floue.
La Commission européenne est en revanche claire sur les délais, ayant ouvert une période de six mois pour mener l’enquête et transmettre ses conclusions préliminaires à Apple. Par la suite, les autorités européennes souhaitent que la société californienne prenne les mesures nécessaires pour garantir la légalité de ses systèmes d’exploitation dans les États membres.
L’Europe n’a pas encore réussi à percer le mystère de l’Apple Intelligence
Il est à noter qu’aucune information n’a été divulguée concernant l’Apple Intelligence. La diligence raisonnable au niveau européen ne concerne pas l’intelligence artificielle, et pour le moment, un silence total persiste tant chez Apple que dans les institutions européennes concernant l’éventuelle introduction de l’IA native d’Apple sur les iPhones en Europe. L’intelligence artificielle constitue, il est vrai, l’argument principal de vente du nouvel iPhone 16 à l’échelle mondiale, mais elle n’est même pas évoquée dans les spécifications des modèles destinés aux pays européens.
De nombreuses personnes s’interrogent légitimement sur la date à laquelle Apple Intelligence sera accessible en France et dans le reste de l’Union européenne. Actuellement, nous savons seulement que la langue française devrait être intégrée en 2025, sans pour autant garantir son arrivée dans la région. Bien qu’il existe des signes d’optimisme, aucune communication officielle n’a été faite à ce sujet jusqu’à présent.
En juillet, un communiqué conjoint de la Commission européenne ainsi que des ministères du commerce et de la justice des États-Unis et du Royaume-Uni a été publié, annonçant leur volonté de collaborer pour rendre les avancées significatives en matière d’intelligence artificielle accessibles dans tous les territoires. Ce communiqué a été perçu comme un feu vert pour Apple Intelligence, mais les modalités et, surtout, le calendrier de cette initiative restent à préciser.