Cette semaine, on a appris qu’Elon Musk allait poursuivre en justice un groupe d’annonceurs après qu’ils aient retiré leurs campagnes sur le réseau social X. Une démarche qui trouve son origine dans le rejet que de nombreuses entreprises expriment pour le positionnement politique de Musk en faveur de Donald Trump, et la dérive que prend l’ancien Twitter.
Linda Yaccarino, PDG de X, a publié mardi une lettre annonçant une action en justice contre l’Alliance mondiale pour les médias responsables (GARM), la Fédération mondiale des annonceurs (WFA) et les membres de la première, des marques comme CVS Health, Mars, Ørsted ou Unilever, pour le retrait de leurs campagnes.
Aujourd’hui, Tesla est également affecté par la dérive politique de Musk, et après avoir perdu des clients de flotte, cruciaux pour toute marque, comme le géant du logiciel SAP, des sociétés de location de voitures comme Sixt ou Hertz, il vient de voir le réseau allemand de pharmacies Rossmann, la deuxième plus grande chaîne de pharmacies en Allemagne, avec 4 700 pharmacies et 62 000 employés à travers l’Europe, indiquer également qu’il n’achètera plus de voitures Tesla.
Selon la déclaration rédigée par Raoul Rossmann, fils du fondateur de l’entreprise : «Elon Musk ne cache pas son soutien à Donald Trump. Ce dernier a qualifié à plusieurs reprises le changement climatique de canular. Cette attitude contraste fortement avec la mission de Tesla, qui consiste à contribuer à la protection de l’environnement en produisant des voitures électriques».
On se souvient que Musk avait affiché publiquement son soutien à Trump sur X, quelques minutes après que l’ancien président eut survécu à une tentative d’assassinat. Musk a ensuite confirmé qu’il donnait de l’argent à un comité d’action politique soutenant le candidat républicain.
Cette décision n’est pas inquiétante pour Tesla, car la flotte de l’entreprise ne compte que 800 unités, dont seulement 14 sont des Tesla. Mais il peut s’agir d’un signe d’inquiétude supplémentaire, un parmi d’autres, qui dépeint un scénario dans lequel la figure de Musk semble s’être transformée d’une valeur de marque et d’une attraction majeure pour les clients, en une figure polarisante qui suscite le rejet, comme l’indiquent les études.
Il reste maintenant à voir si la tendance continue de croître et si davantage d’entreprises décident de se passer des produits Tesla, qui sont également très affectés par les changements constants de prix et la difficulté de calculer une valeur résiduelle, ce qui ralentit les achats à partir de canaux tels que le leasing.
Une dérive qui, on le voit, commence aussi à avoir un effet significatif sur une autre entreprise de Musk, X, qui a perdu 72% de sa valeur en bourse depuis le rachat par le milliardaire, et qui semble chuter sans frein à mesure que la perte d’annonceurs s’accélère.