Le premier constructeur automobile européen est confronté à une crise existentielle qui menace son avenir, liée à la baisse de la demande et aux sombres perspectives d’avenir qu’offre le passage à la voiture électrique. Un horizon qui provoque l’élaboration de programmes d’austérité, qui se traduiront par des dizaines de milliers de licenciements, la fermeture d’usines, mais aussi l’annulation de projets clés.
Selon l’un des journaux les plus influents d’Allemagne, Manager Magazin, il y aura des suppressions massives d’emplois chez Volkswagen. L’entreprise traverse une période complexe où elle se prépare à supprimer jusqu’à 30 000 emplois en Allemagne.
C’est le double du chiffre rapporté la semaine dernière par la presse allemande. Ce chiffre n’a pas encore été confirmé par Volkswagen, tandis que les syndicats affirment qu’il est “totalement infondé et tout simplement absurde“.
Mais les tambours de guerre commencent déjà à battre. Selon la presse allemande, Arno Antlitz, directeur financier de Volkswagen, souhaite réduire les coûts d’investissement de 20 à 10 milliards d’euros entre 2025 et 2029.
Le plan d’économies de Volkswagen
Parmi les mesures prises pour réaliser cette réduction des coûts, outre le licenciement d’employés et la fermeture d’usines, figure également l’élimination du coût de développement de la nouvelle plate-forme MEB+, ce qui suscite des doutes quant à l’entrée du MEB dans l’Union européenne. Ces architectures devaient servir de passerelle entre le MEB “vétéran” et le nouveau SSP.
La MEB+ était destinée à renouveler la gamme actuelle de voitures, ID.3 et ID.4, jusqu’au début de la production de la nouvelle SSP (Scalable Systems Platform), tandis que la MEB Entry devait se concentrer sur des voitures électriques plus économiques.
Le planning, aujourd’hui remis en cause, montrait que les premiers modèles MEB+ et MEB Entry devaient arriver sur le marché en 2026, accompagnés des premières voitures électriques à 25 000 € de Volkswagen, et la nouvelle SSP deux à trois ans plus tard, entre 2028 et 2029.
Mais si la MEB+ est annulée, cela signifiera que Volkswagen devra étirer la plateforme actuelle d’environ 10 ans. Cela signifie que les offres du constructeur allemand resteront artificiellement chères pendant quelques années supplémentaires et deviendront obsolètes à mi-chemin de leur durée de vie commerciale réelle.
Les constructeurs allemands sont également confrontés à un effondrement de la demande intérieure, avec une chute de 68,8 % des ventes de voitures électriques en août, ce qui rend encore plus difficile pour les groupes allemands traditionnellement très forts sur leur marché d’investir dans l’avenir et dans l’amélioration des produits, et ce qui crée la tempête parfaite pour que d’autres groupes étrangers prennent le relais et s’emparent des ventes actuelles et futures.