La réticence des constructeurs japonais à adopter pleinement les voitures électriques et leur timide incursion dans les véhicules hybrides rechargeables commencent à avoir des conséquences importantes en Chine, le plus grand marché automobile du monde.
Des marques comme Toyota, qui continue d’ajuster à la baisse ses prévisions de production, ou Mitsubishi, qui a déjà complètement abandonné ce marché, en sont des exemples clairs. Dans le même temps, Honda est confronté à un fort déclin, avec des ventes en baisse de près de 50 % par rapport à l’année précédente.
Selon les rapports de Honda en Chine, la marque n’a immatriculé que 56 959 véhicules en août 2024, soit une baisse de 44,2 % par rapport au même mois de l’année précédente. Pour la période cumulée entre janvier et août, les ventes ont atteint 525 432 unités, soit une baisse de 27,2 % en glissement annuel.
Face à cette situation, Honda a pris des mesures pour ajuster sa capacité de production, qui dépasse actuellement la demande. L’entreprise prévoit de réduire sa capacité annuelle de 1,41 million d’unités à 1,2 million d’unités, en se concentrant notamment sur l’élimination des lignes de production de véhicules à essence. Cet ajustement se traduira par une diminution de 490 000 unités fabriquées cette année.
Conscient que le marché chinois a accéléré sa transition vers l’électrification, Honda a lancé la construction de deux nouvelles usines dédiées à la production de voitures électriques, qui entreront en service entre 2025 et 2026, avec une capacité prévue de 240 000 unités.
Cette transformation rapide vers la mobilité électrique a surpris les constructeurs japonais, qui tentent maintenant de s’adapter au nouveau scénario. Honda, par exemple, a formé une alliance avec Mitsubishi et Nissan pour développer conjointement de nouveaux modèles électriques et des technologies de conduite intelligente pour la Chine, afin de rester compétitif sur un marché où ils risquent de perdre leur pertinence dans les mois à venir.